145- MERCI LES ARTISTES !

Bronec PARUZEL - Exposition Toromania (voir art.108)

            Pourquoi avoir choisi cette photo qui illustre une exposition des années 1988, alors que le texte ci-dessous a été rédigé par Gérard Laubie dix ans plus tard ?

             Tout simplement parce que je n'ai pas eu la possibilité de l'inclure dans les articles évoquant l'exposition "Toromania" -  alors qu'elle me plait beaucoup - mais surtout parce que  je la trouve symbolique...

            En effet, évoquant cette dernière exposition de 1998 - "Bras d'honneur" -  Nathalie Woods-Laubie m'écrivait dernièrement :

            J'ai le souvenir de papa disant : "c'est sans doute ma dernière expo"... Et c'était bien la dernière. Il était très angoissé pendant toute la préparation et difficile avec son entourage. Liz, déjà très malade, était excédée par toutes ses exigences et son stress. Le climat de cette expo avait été très tendu du début à la fin.

            Ce n'est pourtant pas l'impression qui se dégage des derniers clichés visionnés sur le clip vidéo de ce "Bras d'honneur"... (voir fin de l'art.144)

            Mais Gérard cherchait certainement, face à la caméra,  à "donner le change", refusant de s'avouer vaincu, à l'image de ce taureau de Bronec Paruzel, restant fièrement debout bien que déjà criblé de banderilles...

              Voici ce qu'il écrit à Paris, en cette fin d'année 1998 :

SALUT L’ARTISTE

                Je devrais dire les Artistes. Tous ceux qui ont peuplé un tiers de ma vie, habité les lieux que j’ai créés pour eux, pour exposer leurs œuvres. Car un artiste qui n’expose pas n’existe pas. Et ça pour moi c’était insupportable, inacceptable.

                De Beaubourg à Massillargues, c’est une histoire d’amour de près de 30 ans. A découvrir les créateurs de l’ombre. A me battre pour les aider de toute ma passion, de toutes mes forces, pour les montrer en pleine lumière à la place qu’ils méritent. Et surtout les méconnus, les inconnus de toutes tendances, de tous pays. Afin que leur talent sorte de l’obscurité, de l’indifférence, de l’injustice, des magouilles en tous genres, du star-système, des crocs en jambe, des coups de jarnac, de l’art "officiel"... Pour éclater en plein soleil.

               Plus de 100 artistes : sculpteurs, peintres, photographes, venus de partout partager avec moi le pain de l’amitié dans un festin d’atomes crochus et d’émotions intenses. Mais aussi des instants de doute, des moments de galère et parfois même de querelles car les coups de gueule font partie des coups de cœur.

               Beaucoup d’entre vous ont tracé leur sillon dans l’Histoire de l’Art et trouveront leur place dans le Musée du Futur.

              Soyez toutes et tous remerciés de la confiance que vous m’avez offert, de la chaleur de votre amitié, présents inestimables pour moi qui ai toujours cru en vous.

              Vous êtes le vent, vous êtes le torrent, vous êtes le soleil, vous êtes la mer, vous êtes le feu et le volcan, vous êtes la terre, source de vie et de création.

              Et si le temps et les forces viennent à me manquer pour poursuivre mon chemin, ma croisade avec vous, sachez que vous restez toujours uniques dans mon cœur et ma mémoire. Pour tout cela, merci.

Gérard Laubie

               J'ai demandé à sa fille Nathalie de me raconter ce qui s'était passé ensuite, de 1999 à son arrivée à la Maison de Retraite de Puilboreau où je l'ai rencontré en novembre 2004, car sa mémoire des événements récents le trahissant, le récit qu'il m'en avait fait était très imprécis et comportait quelques erreurs.

              Cela fera l'objet de quelques articles encore...

A.O.