86- GERARD LAUBIE ET VICTOR ROMAN

Publié le par OUDINE Anita

 

 

                

Victor ROMAN - La balance - Bronze
(600 x 500 x 200 mm) - Galerie G. Laubie

 

           

            Je pensais vraiment avoir déjà réalisé un article sur le sculpteur Victor ROMAN.

           Et j'en étais tellement persuadée, que je n'aurais certainement rien écrit sur lui, si je n'avais reçu ce matin un courriel de M. Claude Guibert - de IMAGO - me livrant des informations supplémentaires sur Ervin Patkaï, évoqué dans l'article précédent :

(...) il est intéressant de préciser que ce sculpteur a été bien connu pour ses sculptures en béton blanc, présentant des formes évidées dont je vous joins une photo. Patkaï créait de grandes feuilles de polystyrène découpées au fil chaud avec des formes évidées. Toutes ces feuilles étaient superposées; puis le béton blanc était coulé à l'intérieur.
Après séchage, il détruisait tout le polystyrène et il restait la sculpture. Il a réalisé de très nombreuses oeuvres monumentales de la sorte. J'ai, à l'époque, produit un film réalisé par Jean-Luc Bruandet, où cette technique est montrée.
(...)

et se terminant par cette phrase :

"Concernant Victor Roman, vous indiquez avoir fait un article sur lui, mais je ne l'ai pas trouvé dans votre blog".

            Effectivement, il ne pouvait pas le trouver, puisque, le cherchant à mon tour, j'ai réalisé qu'en réalité je n'avais jamais "mis en ligne" les renseignements réunis sur ce sculpteur ! C'était resté à l'état d'intention.

            Merci Claude Guibert de m'avoir ainsi interpellée ! 


            Alors, voici ce que je sais sur ce Victor ROMAN que Gérard Laubie m'a bien souvent cité lorsqu'il évoquait ses souvenirs et tous les grands artistes ayant fréquenté sa Galerie de Paris, puis plus tard, celle de Massillargues.

 

             Né le 12 mai 1937 en Roumanie - à Martinis-Odorhei - Victor ROMAN est malheureusement décédé à Paris le 12 avril 1995.

             De 1954 à 1960, il avait fait ses études à l'Ecole des Beaux Arts de Bucarest, les avait complétées au "Royal College of Arts" de Londres, puis, en 1968,  il s'était établi en France. 

            C'est à partir de 1981, que l'on retrouve son nom parmi les sculpteurs de la Galerie Gérard Laubie.
            Il y a participé, en particulier, aux expositions "L'Age du bronze" et à celles de "la Jeune Sculpture", en 1981 ainsi qu'en 1983. Puis, en 1984, il y a fait une exposition personnelle.

            Et, nous l'avons vu récemment, il était au nombre des 21 artistes de la Galerie Gérard Laubie qui s'étaient rendus à Belfort, durant l'été 1983, pour une grande fête de la sculpture.

            C'est à cette occasion, que le critique d'art Ionel JIANOU a écrit :

            "Victor ROMAN crée un monde imaginaire dans lequel les sculptures sont comme des phares qui signalent les dangers de l'aventure humaine. Car, malgré ses formes distraites, habilement agencées, Victor Roman part toujours d'un sentiment humain qui seul peut trouver un écho dans le coeur des hommes." 

            

             Je sais aussi que Victor ROMAN a réalisé un grand nombre d'oeuvres monumentales.

             D'où cette phrase de Marc Gaillard, trouvée sur le site de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastique :

           "Forgeron mystique et souriant, Victor Roman a réalisé en France des oeuvres monumentales nombreuses, qui désormais veillent aux carrefours et apportent sur les places, à Bobigny et à Villiers-le-Bel par exemple, leur morphologie inattendue et leur amicale présence." 


             Mais, c'est, bien évidemment sur le texte de Claude Guibert, rédigé le 10 juin 2005 pour son Encyclopédie audiovisuelle de l'Art contemporain, que je souhaite terminer cet article : 
         

             "Le souvenir du passage de Victor ROMAN pour l'interview de l'Encyclopédie est particulièrement sensible, car l'artiste décéda subitement moins de deux mois après ce rendez-vous. La relation avec le sculpteur remontait, cependant à plus de vingt ans.
             Au début des années 1970, j'avais fait connaissance avec Victor ROMAN dans son atelier de Nogent sur Marne lors d'un reportage photographique qui s'inscrivait dans le cadre de la vaste investigation entreprise auprès des artistes contemporains. Un cahier de diapositives était né de ce travail. C'est donc un artiste qui venait au studio IMAGO en terrain de connaissance.
             Pourtant, Victor ROMAN semblait presque mal à l'aise. Je crois qu'une certaine timidité ne le quittait pas. Victor ROMAN ne devait être à l'aise que dans son atelier. Si la sculpture l'avait amené à s'insérer dans la vie urbaine, ce fils d'un paysan roumain était resté un homme de la terre, cette glaise trouvée à la briqueterie locale qui lui révéla le modelage et sa découverte d'un moyen d'expression hors de la parole.
             Cette parole, Victor ROMAN la délivra pourtant lors de l'entretien vidéo, avec une émotion certaine lorsqu'il évoquait cette mémoire roumaine. Nous ne savions ni l'un ni l'autre que cette interview serait la dernière."


              Et je tiens encore à remercier M. Claude Guibert -  peut-être mon plus fidèle lecteur! - qui m'apporte ponctuellement des renseignements, ou tout simplement me manifeste son intérêt,  par de bien sympathiques messages électroniques.

A.O.


Publié dans Galeriste

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