160- GERARD ET LES GUINGUETTES

Publié le par OUDINE Anita

 

 

                     

 

 

 

                   Dans les deux poèmes publiés hier (art.159), Gérard Laubie disait "se mourir d'ennui" à Nogent-sur-Marne. Et pourtant, lorsque deux ans plus tard, il m'a dicté ses  "souvenirs en vrac", il évoquait cette période avec une certaine nostalgie :

 

 

Gérard et les guinguettes du bord de Marne

 
                   Lorsque j'ai dû arrêter de travailler, et seul désormais, j'ai choisi d'entrer dans une de ces résidences pour retraités qui offrent toutes possibilités de service, y compris les soins médicaux.

                   Mon choix s'est porté sur "Les Hespérides", à Nogent-sur-Marne, située près d'un parc et à proximité du centre de Nogent ainsi que du RER. Même si ce dernier détail était de moindre importance puisque, à cette époque là je disposais encore de ma voiture.

                   Je m'y suis fait de nombreux amis dont Coraline Meyersteim et Yves Grauer. Il y avait aussi Odette et André Tranin.

                     Il nous arrivait de sortir ensemble. Et durant ce séjour aux Hespérides j'ai beaucoup fréquenté les guinguettes du bord de Marne, parfois accompagné de mon gendre Thomas.

 

                    Ah, les guinguettes du bord de Marne ! Celles de Nogent, de Joinville et de Champigny, et tant d'autres encore... Celles dont la plume de Zola ou de Maupassant a décrit si merveilleusement la petite bourgeoisie venue s'y encanailler le dimanche.

                    Pour ma part, j'aimais beaucoup "Le p'tit Quinquin" même si "Chez Gégène", était la star incontestée des guinguettes du coin. Là, on y mangeait des moules et des frites, on y dégustait le vin blanc dans des verres de cantine, mettant son couvert soi-même, à la bonne franquette. Derrière la salle à manger, il y avait une piste de danse. Et parmi les guincheurs, on pouvait voir beaucoup de couples à la cinquantaine bien sonnée, tirés à quatre épingles, pour qui le paso-doble, la java ou le tango n'avaient aucun secret. Les garçons de café, nonchalamment accoudés au comptoir, se portaient parfois au secours des jeunes femmes inexpérimentées. Dans leurs bras, la valse et le rock devenaient aussi simples que bonjour, tant les serveurs étaient de bons cavaliers.

 

                  Je garde une certaine nostalgie de cette période où je résidais aux Hespérides, avec les promenades le long de la berge de la Marne de Nogent à Champigny, et surtout, la possibilité pour moi de me rendre encore à Paris... Paris qui, aujourd'hui, me manque tant.

                    Mais j'y retournerai un jour, ne serait-ce que pour aller à la "Closerie des Lilas" et pour y retrouver mon amie la Tour Eiffel. Cette Tour, compagne de mes souvenirs, de mes joies, de mes peines, phare de la Ville Lumière dont le rayon magique venait effleurer mon regard les nuits où je la contemplais du haut du septième et dernier étage de mon appartement des Buttes Chaumont. 

G.Laubie



                    Avec le recul, c'est donc un tout autre regard qu'il porte sur cette Résidence "Les Hespérides" de Nogent-sur-Marne.

                   Mais il faut dire qu'en deux ans son état s'est considérablement dégradé puisque, à son arrivée à la Maison de Retraite de Puilboreau, il a perdu toute cette autonomie dont il bénéficiait encore aux Hespérides.

                   Comment, dans de telles conditions, ne pas regretter le passé, même si celui de cette année 2002 n'était déjà pas tellement épanouissant ?

 

A.O. 

Publié dans souvenirs en vrac

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